L'âge de l'ignorance

Avant que la télévision ne soit largement disponible, peu de gens comprenaient les sourds, les qualifiant souvent de "sourds et muets", qu'ils parlent ou non. En fait, l’école pour sourds et muets a finalement été crée pour supprimer le mot «stupide».

La populace bruyante aurait dû prêter attention à cette idée fausse.

ce jour-là, les frères et sœurs sourds et entendants provoquaient une égale mesure d'agitation, leur joie égale alors qu'ils se faisaient face, se touchaient les bras pour attirer l'attention, agitaient la main vers leurs mères. Bien sûr, leur discours était différent, ​​certains diraient bizarre tout comme leur langage corporel. Après tout, ils n'avaient jamais entendu les mots qu'ils utilisaient. Certains ont crié. D'autres étaient plus calmes. Mais ils n'ont jamais été stupides.

Alors, qu'est-ce qui cause seniors la surdité?

Des années plus tard, plusieurs personnes ont évoqué ma bravoure, allant même jusqu'à appeler cela de l'imprudence, d'avoir des bébés. N'étais-je pas téméraire, risquant de mettre au monde un enfant sourd? Peu reconnaissaient la différence entre les sourds de naissance et les devenus sourds.

Ma sœur faisait partie de ce dernier groupe. Ce n'est pas la génétique mais la méningite de bébé qui l'a laissée profondément sourde. Un autre mythe est que tous les enfants sourds peuvent être aidés avec des appareils auditifs mais, pour les sourds profonds, ceux-ci sont inutiles. Aussi, en 1953, personne ne pouvait prévoir l' implant cochléaire. 

Obtenir un diagnostic

Après la maladie de ma sœur, à l'âge de huit mois, il a fallu trois ans pour obtenir un diagnostic, ma mère étant rejetée à plusieurs reprises comme névrosée. Même maintenant, certains enfants sourds sont mal diagnostiqués avec des difficultés d'apprentissage ou de comportement. Leurs autres sens et leur curiosité permettent un comportement qui donne l'impression qu'ils peuvent entendre.

Et donc seniors, à l'éducation

En temps de guerre, les tentacules de la conscription s'étendent au cœur des écoles pour sourds, les jeunes hommes et femmes étant arrachés à leur vocation. Enseignant des sourds n'était pas une occupation réservée.

Même aujourd'hui, les organismes de bienfaisance doivent faire campagne pour conserver le financement; telle est l'invisibilité de la surdité. Notre autorité locale a refusé de financer l'internat de ma sœur jusqu'à l'âge de sept ans, malgré les conseils professionnels selon lesquels les opportunités linguistiques et d'apprentissage étaient perdues.

Cependant, l'enseignement spécialisé à partir de trois ans était disponible en privé. Une école « orale » pour les sourds, les enfants apprenaient à parler et à lire sur les lèvres. La langue des signes était interdite même si les enfants de parents sourds l’utilisaient souvent à la maison.

Actuellement, La scolarisation des jeunes sourds ou malentendants peut également s'effectuer en France dans l'un des quatre Instituts nationaux de jeunes sourds (INJS) situés à Bordeaux, Chambéry, Metz ou Paris.

Grandir avec une sœur sourde

En tant que bébé, je n'avais pas besoin qu'on me dise que ma sœur ne pouvait pas entendre. D'une manière ou d'une autre, je savais et dès mon plus jeune âge, je souriais et faisais signe pour attirer son attention, rampais, tirais ses vêtements et pointais les doigts. Les divertissements familiaux étaient des jeux de cartes et de société; la radio et la musique ne figuraient pas.

Les spectacles sur glace et les cirques étaient à la mode; les pantomimes avec des plaisanteries orales et des blagues, étaient «out». Lors des sorties au cinéma, nous nous asseyions au dernier rang en train de raconter des parties de l'histoire, parfois avec une torche pointée sur nos bouches et de l'irritation pour les ouvreuses.

Mais les événements familiaux étaient difficiles : l'oncle qui criait, les oncles moustachus et barbus qui marmonnaient, la tante au bec de lièvre et les cousins, qui n'avaient pas appris à attirer son attention, lui faire face, puis attendre et parler lentement et distinctement.

Elle s'est assise à la périphérie, isolée et incapable de participer à des débats rapides. Nous partions toujours tôt.

A 13 ans, ma sœur a passé l'équivalent du BEPC comme examen scolaire, un autre milieu oral. Règle scolaire, elle campait chaque année avec des pairs entendants de sa classe. Excellente sportive, elle a joué au hockey pour un club. Brillante joueuse de tennis, elle a régulièrement remporté des championnats à l'école et dans notre club de tennis local.

A la sortie de l'école, elle s'entraîne a la machine à calculer à clavier direct. Très intelligente, elle ne pouvait faire que des travaux répétitifs et ennuyeux qui ne nécessitaient ni téléphone ni contact physique. Isolée et frustrée, elle a lutté contre la dépression, courante chez les jeunes sourds.

Farouchement indépendante, elle s'achète un scooter, passe son permis de conduire puis le BTS. Plus tard, elle a appris à conduire. Les gens m'ont demandé : « Doit-elle conduire? N'était-ce pas dangereux? » Ma réponse a été de leur demander s'ils allument leur autoradio. "Quelle est la différence?" je répondais.

Signer ou ne pas signer seniors

La position sur la signature a changé avec la plupart des écoles pour les sourds utilisant des méthodes mixtes orales et par signes. Le monde sourd a un réseau dynamique et à l'âge adulte, même les sourds « oraux » ont recours à la signature, en particulier dans les clubs de sourds.Finalement, ma sœur a rencontré son futur mari, qui est « sourd sans parole ». Il utilise l'orthographe digitale avec quelques notions de langue des signes. Loin de connaître une barrière linguistique, ils communiquaient bien et menaient une vie bien remplie parcourant le pays pour des événements sourds et à l'étranger en vacances. Ils gagnent au Scrabble à chaque visite chez nous.

Qu'en est-il des interprètes seniors?

Pour les réunions importantes et les rendez-vous médicaux, un interprète qualifié était parfois disponible, mais clairement, c'était inhabituel ou "chanceux". Ma mère, membre d’un organisme de bienfaisance français qui se consacre à fournir un soutien, des informations et des conseils aux enfants et jeunes sourds, à leurs familles et aux professionnels qui travaillent avec eux. Serait attristée par un tel manque de progrès depuis 70 ans.

Même aussi récemment qu'en 2005, au moment du remplacement de la hanche de ma sœur, je l'ai accompagnée à la salle d'admission, démontrant ses compétences en lecture labiale et son carnet et son stylo à utiliser pour les mots difficiles ou importants. Pourtant, une demi-heure plus tard, une infirmière lui a apporté un téléphone satellite! L'interprète a exprimé peu de surprise.

Finalement, je suis retourné à l'hôpital armé d'une feuille de guide. Cela a été accueilli avec une immense appréciation; la formation des infirmières ayant apparemment manqué cet élément de communication.

Alors, et maintenant seniors?

Les attitudes se sont améliorées, bien qu'il y a seulement quelques années, en visitant son ancienne école pour des recherches, quelqu'un ait évoqué le souvenir de ma "sœur sourde et muette".

Malheureusement, certaines choses ne changent jamais.

Que savez-vous de la surdité? Connaissez-vous une personne sourde et comment sa vie a-t-elle évolué? Pensez-vous que les mentalités ont changé? Que faut-il encore améliorer?

Production 3age-seniors d’après un texte de l’auteur CHÂTEAU DE DI